La première Suzuki GSX-R 750 remonte à 1985, et cette lignée de motos sportives, GEX pour les connaisseurs, perdure encore aujourd'hui.
A la base de ce succès, il y avait un nouveau moteur sportif à refroidissement par air et par huile qui cumulait les qualités : léger, puissant, solide ...
Cette génération de moteur "SACS" pour "Suzuki Advance Cooling System" sera ensuite déclinée sur les GSX-F 750 et sur les GSX-R et GSX-F 1100.
La Bandit n'arrive que plus tard, en 1995, lorsque Suzuki veut créer un gros roadster dans cette nouvelle catégorie qui monte.
La Bandit rejoint dans cette catégorie la jolie Yamaha XJR 1200 qui était sortie quelques mois plus tôt.
Mais contrairement à la Yam, la Suz se décline d'entrée en deux versions : "N" pour nacked et "S" avec un tête de fourche.
La recette est simple mais efficace : le moteur air-huile 1100 est retravaillé afin de délivrer un maximum de couple et de sensations : arbres à cames et carburation revus, augmentation de l'alésage de 1 mm (la cylindrée passe de 1127 à 1157 cm3).
Ce moteur est placé dans une partie-cycle assez classique, incluant notamment un mono-amortisseur monté sur biellettes et des bons freins.
Le prix, 50.000 Francs à l'époque, rendait cette machine très accessible, ce qui allait constituer aussi l'une des composantes du succès.
Ce prix raisonnable permettait ensuite à l'acquéreur de personnaliser sa moto à son goût, ce qui est comme chacun sait un des plaisirs motards, et ce dont les possesseurs de Bandit ne se priveront pas.
De 1995 à 2000, la Bandit première version, ou "phase 1", fait un carton sur le plan commercial.
Se pose alors la question classique pour un constructeur : comment faire évoluer un modèle à succès, comment l'améliorer sans le dénaturer, comment garder la recette du succès tout en attirant de nouveaux clients ?
Suzuki a bien travaillé sur le sujet, et propose en 2000 une évolution qui sera appelée "phase 2" : pas moins de 116 modifications sont apportées sur tous les aspects de la moto, esthétique, habillage, éclairage, moteur, freins, partie-cycle...
La moto se bonifie dans tous les secteurs, elle est plus jolie, et elle est considérée comme plus routière et plus polyvalente que les "phase 1".
Alors que c'était le modèle N (nacked) le plus vendu en phase 1, c'est le modèle S (avec son tête de fourche trés réussi) qui sera le plus vendu des phase 2, et celà illustre bien le glissement du modèle vers davantage d'aptitudes routières.
Les fans de la première version regrettent que la phase 2 soit un peu moins sensationnelle : il est vrai qu'un changement sur les arbres à cames d'échappement lui a fait perdre un chouia de couple, mais il en reste bien assez, et en contrepartie le moteur a plus d'allonge.
En 2002, des warnings font leur apparition.
En 2003, la Bandit adopte des roulements de direction coniques : modification passée inaperçue mais trés appréciée par les connaisseurs, tant la tenue de ces roulements dans le temps est supérieure aux roulements classiques.
En 2006 apparaît une nouvelle version, la "phase 3" qui reçoit le même tête de fourche que celui de la 650 (moins réussi que les phases 2 ...), une selle en deux parties, un bras oscillant rallongé de 45 mm pour davantage de stabilité et de motricité, des étriers 4 pistons (étriers 6 pistons sur les phases 2), une nouvelle fourche, et un compteur digital.
D'autre part, la phase 3 peut recevoir l'ABS en option.
Ce modèle ne restera pas très longtemps au catalogue. Comme la plupart des motos à carburateurs, elle ne passe pas la norme Euro3 et sera remplacée courant 2007 par
la Bandit 1250 à injection.
Il faut citer aussi le modèle "inazuma", qui sera décliné en 750 et en 1200 et vendu de 1999 à 2002.
L'inazuma 1200 reprend le moteur de la Bandit, légèrement retravaillé pour les bas régimes, avec une ligne trés classique, 2 amortisseurs latéraux et une absence totale de protection au vent.
Une jolie moto, qui est davantage orientée "ballades" que la Bandit.